Détermination du potentiel agronomique, économique et d’adaptation aux changements climatiques de nouveaux cultivars de bleuets sous les conditions agroclimatiques du Québec - Saisons 2022-2023
Le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) est, depuis 2011 le site d’essais publics de cultivars de fraisiers et de framboisiers pour le Québec. CIEL est également un des membres fondateurs du réseau canadien d’essai de cultivars de petits fruits (fraises et framboises) mis en place en 2018 et effectue des essais de cultivars dans d’autres cultures fruitières depuis 2019 (camerises et canneberges). En 2021, un essai de bleuets en corymbe a été implanté sur le site expérimental du CIEL afin d’y tester de nouveaux cultivars. Ces essais sont mis en place afin de maintenir la compétitivité des entreprises agricoles et favoriser le développement du secteur des petits fruits au Québec. Ce rapport présente les objectifs, la méthodologie et les résultats détaillés des saisons 2022 et 2023 pour l'essai de cultivars de bleuets en corymbe.
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Essai d'efficacité et de tolérance de la chaux éteinte [CA(OH)2, Nekagard] et du kaolin (SURROUND WP) contre la drosophile à ailes tachetées dans la culture du bleuet en corymbe - 19-002-CIEL
Ennemi visé : Drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii)
La drosophile à ailes tachetées (DAT), Drosophila suzukii, est un ravageur redoutable qui cause des dommages importants aux récoltes dans de nombreuses cultures fruitières (fraises, framboises, bleuets, mûres et cerises). Alors que les autres espèces de drosophiles s’attaquent habituellement aux fruits trop mûrs ou endommagés, la DAT pond ses œufs dans les fruits sains en mûrissement grâce à son ovipositeur dentelé. Des dommages importants aux récoltes ont été rapportés ces dernières années, occasionnant parfois la fermeture précoce de champs. Actuellement, la stratégie des producteurs de petits fruits pour contrôler cette drosophile est l’application d’insecticides durant sa période d’activité, soit durant la récolte des fruits. Bien que les délais avant la récolte soient respectés, cette approche est remise en cause en raison de la présence possible de résidus sur les fruits, mais aussi pour les risques sur la santé des ouvriers affectés aux récoltes. Sans compter que sur le plan environnemental, l’application répétée d’insecticides représentent un risque pour l’agroécosystème. Dernièrement, des centres de recherche en Suisse ont rapporté des résultats intéressant de la chaux éteinte [CA(OH)2, NEKAGARD] et du kaolin (SURROUND WP) contre la drosophile à ailes tachetées. Déjà utilisés par l’industrie alimentaire, ces produits présentent des risques faibles pour la santé et l’environnement. En effet, la chaux éteinte, au contact du gaz carbonique de l’air, se transforme en calcaire tandis que le kaolin est une argile blanche. Quand ils sont appliqués sur les fruits, ils agiraient comme répulsifs via des mécanismes encore peu connus, par exemple par la modification du pH ou par la perturbation du comportement de l’insecte. Ces deux produits ont été testés contre la drosophile à ailes tachetées (DAT) dans une bleuetière (bleuet en corymbe, variété Patriot) de Lanaudière, et comparés à un témoin non traité et à un témoin commercial durant deux ans. En 2019, à cause de la faible pression de l’insecte dans l’essai, il n’a pas été possible de conclure sur l’efficacité de la chaux éteinte et du kaolin contre la DAT. En 2020, nous avons pu observer que le kaolin et la chaux éteinte n’ont pas offert une protection contre la ponte des DAT dans les fruits. De plus, les traitements conventionnels ont eu une efficacité variable et n’étaient pas non plus différent du témoin non-traité. La chaux éteinte s’est révélée avoir l’efficacité la moins bonne comparativement à tous les autres traitements.
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Évaluation de biofongicides et de fongicides à moindre risque contre l'anthracnose dans la culture du bleuet en corymbe - CIEL-1-16-AD42
Ennemi visé : Anthracnose (Colletotrichum spp.)
L'anthracnose est une des maladies cryptogamiques parmi celles qui cause le plus de problèmes dans la culture du bleuet en corymbe en Amérique du Nord. Au Québec, il s’agissait d’une maladie mineure jusqu’à l'intensification de la production depuis le début des années 2000, avec notamment l’implantation de la variété Patriot, très sensible à cette maladie. L’infection des fruits par l’anthracnose peut se produire n’importe quand entre la floraison et la récolte, cependant les symptômes ne deviennent visibles qu’à partir du mûrissement des fruits lorsque le champignon va croître. Une stratégie d'intervention contre cette maladie a été étudiée au Québec en 2012 et 2013 (Lacroix et al., 20141). Il en ressort que de façon générale, plus les pulvérisations sont nombreuses, plus l’incidence de l’anthracnose à la récolte est faible. Dans ce contexte, il apparaît important d'évaluer des biofongicides et des fongicides à risque réduit afin d'offrir des alternatives aux producteurs. C’est ce qui a été réalisé pendant deux ans d’essai par CIEL chez un producteur volontaire. Ainsi, neufs biofongicides ou fongicides avec un indice de risque IRE et IRS faible ont été testés sur deux ans en comparaison avec un témoin non traité et un témoin commercial (Cabrio EG) dans une bleuetière avec un historique d'anthracnose.
*Les produits testés étaient en 2017: Prestop, Actinovate, Sil-Matrix, Fungastop, Evito 480 SC, Serenade Opti + Nu-Film P et Rootshield HC ; et en 2018 : Prestop + Nu-Film P, Actinovate, Sil-Matrix, Fungastop, Evito 480 SC, Diplomat 5 SC et Botector. |